• Parmi les défauts de l'âme il y a le fait qu'elle s'imagine qu'elle se maintient devant la porte du salut du fidèle qui frappe à la porte, grâce à toutes sortes d'oeuvres pies, sous forme de dhikr (Mention d'Allah) et d'actes d'obéissance. Certes la porte est bien ouverte mais le fidèle l'a refermée devant la reconversion de son âme à cause de la multitude de ses actes de désobéissance. Ceci conformément à ce que m'a rapporté al-Hussein, d'après Yahyâ, d'après Jafar ibn Muhammad, d'après Masrûq qui disait :

    « En passant près de Salâh al-Mariy qui répétait dans ses rappels : celui qui frappe à la porte est sur le point de voir la porte s’ouvrir pour lui.

    Rabi'a al- Adawiyya lui dit : La porte est bien ouverte. Mais c'est toi qui la fuies ! Comment peux-tu parvenir à une destination lorsque tu rates sa direction dès le premier pas ? »

    Autrement dit, Comment le serviteur peut-il échapper aux défauts de l'âme lorsque c'est lui qui lui a laissée la bride de ses désirs ? Ou comment celui qui ne s'interdit pas de succomber aux péchés peut-il échapper à l'emprise de la passion ? J'ai entendu Muhammad ibn ishâq al-Thaqafi rapporter la sentence suivante d'un sage que lui a transmise ibn Abî al-Dunya :

    « N'ambitionne pas d'être vigilant alors que tu portes en toi un défaut et n'ambitionne pas de te sauver alors que tu as un péché à ta charge ! »

    II faut dire que le remède de cet état réside dans ce que prescrit Sari al-Saqatî; à savoir le fait de suivre le chemin de la guidance, d'avoir une nourriture licite et de parfaire la piété et la crainte révérencielle.

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que lorsque l'âme pleure, elle se réjouit et se détend. Or son remède approprié consiste à garder le chagrin tout en pleurant pour que les pleurs ne débouchent pas sur la détente et le relâchement. Autrement dit il convient de pleurer dans le chagrin et de ne pas pleurer de chagrin. En effet Celui qui pleure de chagrin se libère de ses lamentations et de ses pleurs tandis que pour celui qui pleure dans le chagrin ses lamentations ne font qu'intensifier sa tristesse et son chagrin.

    Parmi ses autres défauts il y a le fait qu'elle découvre le dommage chez celui qui ne possède pas le pouvoir de le provoquer et espère l'utilité auprès de celui qui n'a pas le moyen de l'accorder et qu'elle se soucie beaucoup de ses subsistances bien qu'Allah se charge de les lui assurer. Or son remède consiste à revenir à l'authenticité de la foi en ce qu'Allah  - qu'Il soit exalté - a annoncé dans Son livre en disant :

     

    { Si Allah te frappe d'un malheur, nul autre que Lui ne l'écartera de toi.
    S'il voue un bien pour toi, nul ne détournera de toi Sa Faveur }
    [ Sourate 10 - Jonas - Yunus - Verset 107 ]

     

    { Il n'y a pas de bête sur la terre dont la subsistance n'incombe pas à Allah
    qui connait son gîte et son repère }
    [ Sourate 11 - Hud - Verset 6 ]
     

     On a demandé à al-Ahnaf ibn Qays :

    Par quoi es-tu devenu le chef de ton Peuple alors que tu n'est pas le plus âgé ? Il a répondu : je n'ai pas fait preuve de manquement Pour ce qui est de mes obligations et je n'ai pas fait preuve d'affectation pour ce qui me suffit.

    Allah a dit également :


    { Adore -Le donc et confie-toi à Lui }
    [ Sourate 11 - Hud - Verset 123 ]

     

    Cet état se réalise pour le serviteur lorsqu'il regarde la faiblesse des créatures et leur incapacité et constate que celui qui est dans l'indigence est incapable de satisfaire le besoin d'autrui et que celui qui est frappé d'incapacité ne peut assurer les moyens d'autrui. Ainsi ce serviteur échappe au péché et revient totalement vers son Seigneur.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que l'âme se relâche par rapport à l'observance de droits qu'elle assumait dans le passé. Mais le défaut le plus grave consiste chez le serviteur à ne pas se soucier de ses négligences et de son relâchement. Il y a cependant un défaut plus grave en ce sens qu'il ne voit plus son relâchement et ses manquements. Enfin il y a un défaut qui est encore plus grave : c'est lorsque le serviteur croit qu'il épargne ses bonnes oeuvres à côté de son relâchement et de ses négligences. Or ceci relève du manque de son action de grâce aux moments favorables pour observer ces droits. Ainsi comme son action de grâce devient rare il est transféré de la station de l'abondance vers celle de la négligence.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que le Serviteur obéit à Allah mais ne retrouve aucune plaisir dans son obéissance en raison de la duplicité qui se mêle à son obéissance et de son manque de sincérité à cet égard ou de la négligence d'un aspect de la Sunna. Le remède en la matière consiste à exiger de l'âme de faire preuve de sincérité, de s'attacher à la Sunna dans les actes et d'améliorer les fondements des choses pour le serviteur pour que leur finalité lui soit assurée.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur espère pour lui-même le bien dans la participation aux témoignages du bien. Pourtant, s'il le réalise bien, les cris habitués aux témoignages du bien seraient désespérés de la malédiction de sa participation. Le remède approprié en la matière consiste en ceci : le Serviteur doit savoir que même si Allah lui a pardonné ses péchés, Il l'a déjà vu commettre les fautes et les forfaits. Ainsi, il sera honteux et il aura une mauvaise opinion de lui-même.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que tu ne la revivifies que si tu la mortifies et tu l'uses. C’est-à-dire que tu ne lui redonnes vie que pour la vie future que si tu l'anéantisse par rapport à la vie d'ici-bas. Yahyâ ibn -Mu'ad al-Razi disait :

    Pour celui qui se rapproche d'Allah en usant son âme, Allah la préserve pour lui. Ceci consiste à lui interdire ses plaisirs et à l'obliger à supporter ce qu'elle n'aime pas. Le Prophète a dit :

    « Le paradis est entouré de désagréments et l’Enfer est entouré de plaisirs »

    Le remède en la matière conssite à veiller, à avoir faim et soif, à s'engager dans ce qui répugne au tempérament de l'âme et à lui interdire les plaisirs. J'ai entendu Muhammad ibn Ibrâhim ibn al-Fadhl dire : " J'ai entendu Muhammad ibn al-rumi répéter que Yahya ibn Mu'adh al-Razi disait :

    " La faim est une nourriture par laquelle Allah
    donne la force aux corps des justes "

     

    Extrait de : Les Règles de Bienséance de l'Âme, de Al Muhasibi

     

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  • Aujourd’hui nous allons voir quelques conseils pratiques pour faire durer l’amour conjugal. Il y a une question qui se pose après avoir parlé dans les deux précédents sermons des droits de femmes et des droits des maris c’est de savoir si après avoir entendu ces droits là est-ce que mari et femme se sont appliqués à les mettre en pratique ?

    Ou bien, est-ce que ce n’étaient que des paroles. Parce que l’objectif des sermons, des cours, des rappels, c’est la pratique. Ce ne sont pas seulement des paroles que l’on entend et à la fin on rentre chez nous en laissant tout ici à la mosquée et on prend rien avec nous.

    L’objectif est de pratiquer ces conseils qui sont donnés par cheikh Salman al awdah pour faire durer l’amour conjugal. Comme cela quelle que soit la durée de notre union, l’on pourra profiter du bonheur.

     

    1) Il faut que mari et femme s’habituent à parler des côtés positifs ou bien des qualités de l’autre et lui faire des compliments.

    Ce qui se passe actuellement dans les couples c’est que le mari ne fait que critiquer sa femme et la femme ne fait que critiquer le mari. Comme cela on ne peut pas avancer. Chacun a des défauts, la perfection est uniquement pour Allâh . Alors pour pouvoir préserver l’amour conjugal il faut que chacun regarde les qualités de l’autre.

    Dans la nature de la femme, Allâh l’a créée comme cela, elle a besoin d’être rassurée avec de bonnes paroles, tu peux avoir le même résultat de la part de ta femme en utilisant un bon langage, des compliments qu’en utilisant un langage dur.

    Tu peux avoir de meilleurs résultats avec la douceur, l’indulgence, la bonté, la bonne parole qu’avec la dureté.

    Le prophète était indulgent avec ses femmes.

    Lorsque l’on a demandé à Aisha comment était le prophète elle a donné un résumé : « son comportement c’était le Coran ».

    La douceur, l’indulgence, la bonne parole, le sourire…

    Il faut faire en sorte de ne pas voir les défauts, les erreurs de son conjoint.

     

    2) Il faut prendre l’habitude de faire des gestes très simples mais qui ont un apport très important dans le couple et permettent d’augmenter « al-mahaba », l’amour.

    Par exemple, si ta femme te demande un verre d’eau, amène-le lui. Lorsqu’elle est en train de se reposer, borde-la. La femme voit son mari en train de se reposer, elle l’embrasse sur le front, même s’il dort, c’est prouvé scientifiquement, il va y avoir un impact car son inconscient est présent et se rappellera de ce geste.

    Lorsque le mari est dehors, qu’il appelle sa femme pour prendre de ses nouvelles, voir comment elle va, comment vont les enfants…C’est un geste simple, ça prend une minute mais l’impact est grand. Ta femme va savoir que tu penses à elle.

    Le prophète a souligné l’importance de ces petits gestes :

    « … même le morceau de nourriture que vous mettez dans la bouche de votre femme. »
    [ Sahih Boukhari et Sahih Mouslim ]

    Même pour cette bouchée, Allâh va te donner une récompense. Le problème c’est que l’on a honte… Regardez la modestie du prophète , regardez son comportement : quand Aisha mangeait un morceau de viande, après qu’elle eût sucé un os, le prophète le récupérait et le mettait dans sa bouche. Pourquoi ? Car c’est une preuve d’affection.

     

    3) Le mari et la femme doivent se réserver certains moments durant lesquels ils peuvent discuter en tête à tête, parler du passé, des bons souvenirs, leur mariage, la première naissance si ils ont des enfants, pour faire revivre ces moments-là, les partager à nouveau.

    Ils peuvent aussi parler du présent, du bon et du mauvais, et tenter de trouver des solutions pour régler leurs problèmes.

    Mais aussi parler du futur, des projets.

    Malheureusement aujourd’hui, le mari c’est lui le chef qui décide de tout et sa femme est la dernière à être au courant. Non ! C’est un couple, une famille, il faut tout partager, le bon comme le mauvais, le bonheur comme le malheur.

     

    4) Il faut qu’il y ait un contact physique entre le mari et sa femme même en dehors des rapports intimes.

    Mais souvent, l'homme a comme une honte de se montrer dehors aux côtés de sa femme. Le prophète , même lorsque Aisha était en période de menstrues, il posait sa tête dans son giron et récitait le Coran.

     

    5) La présence des époux l’un pour l’autre et faire sentir cette présence à l’autre, ce soutien.

    Lorsque la femme est enceinte ou dans sa période menstruelle, elle peut avoir besoin d’un certain soutien moral de la part de son mari, et ce dernier devrait prendre en considération l’état dans lequel se trouve sa femme.

    Lorsque la femme subit une grossesse, des menstruations, ou des saignements post-partum, elle peut souffrir d’un stress psychologique qui peut affecter de façon négative son comportement. C’est dans des moments comme ceux-là que la femme a besoin du soutien de son mari, qu’elle a besoin d’entendre de bonnes paroles, de sentir qu’elle a un mari sur lequel elle peut s’appuyer.

    De même si le mari tombe malade ou connaît des difficultés, sa femme doit le soutenir, comme l’a fait Khadija avec le prophète .

     

    6) Montrer son amour mais de façon concrète, l’exprimer matériellement. Il faut se faire des cadeaux, même en dehors des occasions comme le Aïd. Ne serait-ce qu’une fleur, un foulard, même si ce n’est pas cher, c’est le geste qui compte.

    Le mari et la femme doivent se faire beaux l’un pour l’autre, se préparer pour plaire à l’autre.

    Tu vois la femme qui est toujours habillée de la même manière. La robe avec laquelle elle cuisine, elle ne la change pas. Par contre, si elle est invitée quelque part, elle sort les meilleures robes qu’elle a, tous ses bijoux et le mari des fois il ne reconnaît pas sa femme… Le prophète se préparait, se faisait beau, se parfumait pour voir ses femmes. Comme toi tu veux que ta femme se fasse belle pour toi alors toi aussi fais-toi beau pour elle.

     

    7) Mari et femme doivent apprendre à être plus tolérants l’un envers l’autre et à fermer les yeux sur les défauts et les faiblesses de l’autre.

    Une fois, une femme est venue dire à Aisha :

    « Lorsque mon mari rentre à la maison, il devient comme un chat. Lorsqu’il sort à l’extérieur, il ressemble à un lion. Et il ne m’interroge pas sur ce que j’ai fait de ses biens.» [ Sahih Boukhari et Sahih Mouslim ]

    Aujourd’hui, le mari quand il est dehors c’est le meilleur, le plus gentil, le plus respectueux. Et quand il rentre chez lui il est comme un lion. La femme tremble, les enfants tremblent face à cet homme-là. Comment peut-on récolter l’amour et être heureux dans sa famille en se comportant comme ça ?

    Un jour Aisha a élevé sa voix devant le prophète et Abou bakr est arrivé et est entré chez le prophète après en avoir eu la permission. Alors il demanda à sa fille pourquoi elle élevait sa voix sur le prophète   et voulait la frapper.

    Le prophète s’est mis entre elle et son père pour la défendre. Lorsque Abû Bakr est parti, le prophète a dit à Aisha :

    « Tu as vu comment je t’ai protégée contre ton père ? »

    Abû Bakr est revenu une seconde fois et les as trouvés en train de rire alors il dit :
    « comme vous m’avez fait participer à votre dispute, faites moi participer à votre bonheur.»

    Le prophète lui dit : « joins-toi à nous ».

    Voyez comment le prophète était avec ses femmes...

     

    8) Mari et femme doivent parvenir à une entente en ce qui concerne leurs responsabilités et leurs soucis communs, comme l’éducation des enfants, le travail, les voyages, les dépenses et tous les problèmes qui peuvent constituer une menace pour relation du couple s’ils ne sont pas gérés de la bonne façon.

     

    9) Faire des choses ensemble pour égayer la vie de couple et de famille. Ils peuvent lire des livres ensemble tel la Sira du prophète ou écouter des cassettes qui leur donneront des idées sur les façons de revivifier leur vie conjugale et de l’enrichir.

    S’occuper ensemble de redécorer la maison, manger ensemble, se détendre ensemble, toutes ces choses qui rendent qui gardent la passion et l’intérêt en éveil dans une relation de couple et rendent cette vie heureuse.

    Un jour, c’était une fête chez les Abyssiniens. Aisha voulait regarder le spectacle. Alors le prophète s’est mis devant elle pour la cacher afin qu’elle puisse regarder par en dessous de son bras et il est resté comme cela pour qu’elle regarde jusqu’à ce qu’elle s’en lasse.

    Juste ce comportement-là, est-ce que l’un d’entre nous l’aurait eu ? « T’as pas honte de regarder les hommes ? » Voilà ce qu’on aurait dit…

     

    10) La relation doit être protégée des influences négatives qui peuvent l’affecter.

    Il ne faut pas que la femme écoute les autres femmes qui viennent dire : « Mon mari m’acheté ça, il m’a emmené là, il m’a payé ça, il m’a offert ça…» car cela engendre la jalousie. Pour que la femme préserve son couple, il ne faut pas qu’elle écoute ceci. De plus les gens ont tendance à embellir les choses. Et toi mon frère, ne compare pas ta femme avec la femme des autres. Si tu as été chez un frère, tu as vu la maison bien décorée, tu as mangé un bon repas, ne compare pas…Il faut être reconnaissant envers Allâh pour ce qu’il t’a donné.

    Le Messager d’Allah a dit :

    « Regardez ceux qui sont en dessous de vous et non pas ceux qui sont au-dessus. Cela est meilleur pour vous, afin que vous ne minimisiez pas les bienfaits d’Allah. » [ Sahih Boukhari et Sahih Mouslim ]

    C’est très important parce que des fois ont croit que chez le voisin l’herbe est bien plus verte alors que ce n’est pas le cas, dans la réalité, c’est le contraire.

    Le changement est difficile mais le prophète nous a donné l’exemple pour que chacun d’entre nous fasse des efforts. Chers frères et sœurs, craignez Allâh à travers vos conjoints.

    Essayez d’être bons avec vos proches, votre famille.

     

    Sermon du frère Abou Younes

     



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  • L'importance de ce jour telle qu'elle a été citée dans les sources islamiques nous prouve toute l'attention accordée par Allah et son Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) au vendredi.

    Abou Houraira (Radia Allah ‘anh) rapporte que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit : " Le meilleur jour sur lequel le soleil s'est levé est le jour du vendredi. C'est en jour que fut créé Adam 'alayhi Salam. Il fut admis au Paradis un vendredi et c'est aussi en ce jour qu'il fut en retiré." (Cité par Muslim dans son Sahih)

    Aous ibn Aous (Radia Allah ‘anh) rapporte que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit : " Le meilleur de vos jours et le vendredi. (Ne manquez donc pas d'envoyer la salutation sur moi en grand nombre, car votre salutation m'est présentée." (Cité par Abou Daoud dans son Sunan)

     
    Les vertus du vendredi et le fait d'y aller tôt (à la mosquée)

    Celui qui connaît les vertus de ce jour prendra soin d'être régulier dans son accomplissement, et de se hâter à ne pas perdre une seule seconde de ce précieux temps pour accomplir les bonnes œuvres et s'éloigner des mauvaises.

    Abou Houraira (Radia Allah ‘anh) rapporte que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit : "Les cinq Salahs ainsi que le vendredi jusqu'au prochain vendredi sont des moyens de rachats (kaffarah) entre ce qui s'y trouve." (Cité par Muslim dans son Sahih)

     

    Salman (al Farsî) (Radia Allah ‘anh) rapporte que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit : "Il n'y a pas un homme qui prend un bain le jour du vendredi et qui se purifie autant qu'il peut, qui se parfume ensuite, et part à la mosquée, et (en arrivant là bas) ne saute pas (les rangs) entre deux personnes, fait ensuite ce qu'il doit faire comme salah (sounnah), et écoute attentivement lorsque l'Imam parle (pendant le Khoutbah), sans qu'Allah ne lui pardonne ces péchés entre ce vendredi et le suivant." (Cité par Bokhari dans son Sahih)

     
    Des récompenses inégalées pour des actions faciles

     

    Six actions pratiquées le jour du vendredi font bénéficier au musulman, pour chaque pas fait en venant à la mosquée pour la Salatoul Djoum'ah, des récompenses pour une année complète de jeûne surérogatoire (Nafl) ainsi que de Salah surérogatoires (Nafl) :

    1. Prendre le bain purificateur (Ghousloul Djanaabah)

    2. Venir tôt à la mosquée

    3. Venir à pied à la mosquée

    4. S'asseoir près de l'Imam

    5. Ne rien faire d'inutile à la mosquée

    6. Écouter le Khoutbah attentivement

    (Ce hadith est cité dans les Sunan de l'Imam Tirmizi, Abou Daoud, Nassa-i, et Ibn Maadja ainsi que dans les Sahih de Ibn Khouzayma et Ibn Hibbân avec une chaîne de transmission (Isnâd) Sahîh (authentique)

    Moulla 'Ali Qari rahimahoullah écrit dans Mirquâte (commentaire du livre de hadith Michkâtoul Masaabih), que certains mouhaddiçines disent qu'il n'existe pas un autre hadith authentique dans lequel sont citées tant de vertus pour une action.

     

    Quelques étiquettes à suivre le vendredi

     

    - Lire Sourate Al Kahf : Abou Sa'id (Radia Allah ‘anh) rapporte que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit : " Celui qui lit la Sourate Al Kahf la nuit de Djoum'ah, Allah lui accordera une lumière entre lui et la Ka'ba." (Cité par Darmy dans son Sunan; la chaîne de transmission (Isnad) de ce hadith est considérée Marfou' d'après certains savants.)

    - Ne pas manquer la Salat Al Fajr à la mosquée le vendredi : Ibn Oumar (Radia Allah ‘anh) dit qu'un vendredi matin, il ne vit pas Humrân à la mosquée. Quand il le retrouva, il lui dit: "Qu'est ce qui t'a occupé au point de ne pas faire la Salat du matin à la mosquée? Ne sais-tu pas que la Salat la plus considérée auprès d'Allah est la Salat en congrégation du vendredi matin ?" (Cité par Sa`îd Ibn Mansoûr dans son Sounan; l'imam Bayhaqî explique dans Shou`aboul Îmân que ce hadith a bien été rapporté par les Compagnons dans les termes suivants : "La meilleure des Salah auprès d'Allah est la Salat du matin en congrégation le vendredi.")

    - Partir tôt à la mosquée et de prendre le déjeuner après la Salat de Djoum'ah : Anas (Radia Allah ‘anh) cite cela comme l'habitude des compagnons du Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) (Cité par Bokhari dans son Sahih)

    - Ne pas s'asseoir en Ih-tiba pendant le Khoutbah : Ih-tiba désigne le fait de ramener les genoux vers la poitrine, les jambes étant rapprochées du ventre, en position assise. Mou`âdh Ibn Anas (Radia Allah ‘anh) dit : "Le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a interdit l'ihtibâ' le Vendredi pendant que l'Imâm prononce le Khoutbah." (Cité par Aboû Dâoud, Ibn Maajah ainsi que par Tirmidhî dans leur Sunan; Tirmidhi qualifie ce hadîth de Hasan (bon), et Hâkim le qualifie de Sahîh (authentique)

    La raison de cette interdiction est que cette position est propice au sommeil, ce qui expose les ablutions à être annulées et prive de l'écoute du Khoutbah.

    - Partir à la mosquée un peu avant la Salat de Maghreb pour invoquer Allah et profiter de l'heure d'acceptation : En effet, le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit concernant le vendredi: "Il y a une heure en ce jour que si le croyant la trouve et qu'il demande à Allah quelque chose, Allah la lui accordera certainement." (Cité par Bokhari et Muslim dans leur Sahih). Et Abou Houraira (Radia Allah ‘anh) qui est le rapporteur du hadith dit que le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a fait un signe avec sa main pour montrer que cette heure est très limitée.

    Les savants ont différentes opinions concernant cette heure d'acceptation; mais la majorité des 'Oulama est d'avis que c'est juste avant la Salat de Maghreb car dans un hadith, le Prophète (Salla Allah ‘alayhi wa Salam) a dit de "chercher cette heure dans les derniers moments après 'Assr." (Cité par Abou Daoud dans son Sunan)

     



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  • Soucieux de voir les couples formés être le plus stables possible, l'islam a encouragé les jeunes gens à se marier avec des gens avec qui ils ont le plus de chances possibles de pouvoir vivre une vie conjugale ensemble. L'apparence physique compte bien sûr, et c'est bien pourquoi l'islam a permis et même exhorté à se voir avant le mariage, afin que les deux (éventuels) futurs conjoints voient s'ils se conviennent l'un et l'autre. Cependant, l'islam enseigne aussi que l'apparence physique ne doit pas être le premier et le seul critère du choix : vivre ensemble toute une vie demande que l'on recherche des qualités autres que la seule beauté...
    Quels critères prendre en compte quand on recherche la princesse de sa vie ou le prince charmant de ses rêves ?

     
    Premier point :

    Un musulman et une musulmane devraient orienter leur recherche en fonction de l'important critère que constitue pour eux le fait de vivre réellement l'islam ("dîn") : il ne s'agit pas d'un aspect bigot mais d'une réelle présence, au quotidien, de ce que l'islam demande d'actes cultuels mais aussi d'une conception précise de la vie, de valeurs particulières, de spiritualité, etc.
    Le Prophète a dit : "On se marie avec une femme pour une de ces quatre choses : pour son argent, pour sa parenté, pour sa beauté et pour sa pratique de la religion. Réussis donc, pauvre de toi, en choisissant celle qui pratique la religion" (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). L'apparence physique compte aussi, nous allons le voir, mais ce qui est dit ici c'est qu'il ne devrait pas constituer le premier critère sur lequel se basera notre choix.

     

     
    Second point :

    Quelque chose d'autre à prendre compte est le caractère de la personne : il faut choisir comme futur conjoint une personne avec le caractère de qui on a des affinités. Imaginez quelqu'un de caractère très "soft" se marier avec une personne au caractère très impulsif : comment feront-ils pour s'entendre ?
    Le Prophète n'a-t-il pas dit : "Les meilleurs femmes à avoir utilisé comme moyen de transport les chameaux [euphémisme pour décrire les Arabes] sont les femmes qurayshites : elles sont celles qui accordent le plus d'attention à l'enfant pendant son enfance, celles qui font le plus attention à ce que possède le mari" (rapporté par Al-Bukhârî). "Les gens sont comparables à des minerais, comme les minerais d'or et d'argent. Ceux qui étaient les meilleurs avant la venue de l'islam sont les meilleurs dans l'islam à condition qu'ils comprennent (l'islam)" (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).

    Il ne faut cependant pas oublier que la vie n'est pas un conte de fées, et que lorsqu'on se mariera, il y aura toujours quelques petits points pour lesquels on sera quelque peu déçu. Il faut faire avec. Le Prophète (sur lui la paix) avait dit : "Un croyant ne devrait pas détester une croyante [= sa femme] : s'il n'apprécie pas un de ses traits de caractères, il en apprécie un autre" (rapporté par Muslim). Le Prophète nous a donc montré que plutôt que de se focaliser sur le trait du caractère de notre conjoint, qui ne nous plaît pas, il fallait porter son attention sur toutes les qualités de ce conjoint, sur tous les points que l'on a en commun.

     

     
    Troisième point :

     Le mieux serait d'éviter autant que possible de rechercher une personne avec qui on a de trop grandes différences au niveau de l'âge, du niveau culturel, etc.
    Ainsi, Abû Bakr et 'Umar avaient demandé en mariage Fâtima, la fille du Prophète (sur lui la paix). Il leur dit : "Elle est petite" (rapporté par al-Hâkim). Il la maria ensuite à 'Alî, qui était beaucoup plus jeune.
    Mustafâ as-Sibâ'î a écrit des lignes très pertinentes au sujet de point dans son livre Al-Mar'a bayn al-fiqh wal-qânûn, pp. 63-65. Il y dit également que si tout mariage est valide entre deux personnes consentantes, quelle que soit la différence d'âge entre les deux, en Syrie le juge aux affaires familiales peut refuser le mariage d'un homme très âgé avec une très jeune femme quand il estime, au vu de la réalité, que ce mariage n'a comme objectif que des intérêts contraires à l'esprit des règlements musulmans (par exemple que le seul objectif du mariage est de permettre à la famille de la jeune femme de profiter de la richesse du vieillard, etc.). Cette mesure est destiné à protéger les jeunes femmes et à leur garantir une vie conjugale heureuse.

     


    Quatrième point :

    C'est dans le cadre des critères précédents que l'on tiendra compte de l'apparence physique. Car ce critère-là a aussi son importance. Le Prophète avait dit à un homme qui pensait épouser une femme ansârite : "Regarde-la. Les Ansâr ont quelque chose de particulier dans les yeux" (rapporté par Muslim). A al-Mughîra ibn Shu'ba, le Prophète dit de même : "Va et regarde-la. Cela sera plus à même de faciliter l'affinité entre vous deux" (rapporté par at-Tirmidhî).

     


    Cinquième point :

    Il ne faut enfin pas oublier que les sources de l'islam enseignent que la jeune femme a le devoir de demander l'avis de ses parents (en fait son père, mais celui-ci doit de toute façon consulter la mère de sa fille). Quels sont les critères que le responsable (walî) qu'est le père peut prendre en compte, et quels sont les critères qu'il ne peut pas prendre en compte ? Nous allons le voir ensemble…

     

    Ici entre en jeu la notion de kafâ'ah, qui signifie "être de même niveau". Cette notion n'est pas prise compte en ce qui concerne la femme : celle-ci peut être d'un niveau en-deçà de celui avec qui elle désire se marier. C'est l'homme, lui, qui doit être au moins d'un niveau comparable à celui de la femme avec qui il projette de se marier. On dit alors qu "'il est kufu' pour elle". C'est là une mesure destinée à mettre davantage de chances pour que la femme soit heureuse auprès d'un mari qui est d'un niveau comparable au sien.

    En islam, la notion de comparabilité du niveau est connue du droit musulman et a été citée dans certains Hadîths du Prophète : "Ne retarde pas trois choses : (…) et le mariage d'une femme célibataire lorsque tu rencontre quelqu'un qui [veut l'épouser, qu'elle veut épouser, et qui] est d'un niveau comparable au sien" (at-Tirmidhî, n° 171, n° 1075, hassan d'après al-Albânî). "Lorsque celui dont vous agréez la religion et le caractère vous demande (la main de votre fille), mariez-les [quand votre fille veut se marier avec elle]. Si vous ne le faites pas, il y aura une tentation et un grand mal sur la terre" (at-Tirmidhî, n° 1084, 1085, hassan d'après al-Albânî).

    La prise en compte de cette notion de "niveau" signifie que le tuteur de la jeune femme (walî) peut tenir compte de cette notion avant de donner son accord au mariage de sa fille et du jeune homme. Car étant jeune on ne connaît pas autant les choses de la vie que ses parents, et on pourrait se laisser charmer par des paroles mielleuses mais en réalité pleines de fourberie. "Ce jeune homme ne convient pas à ma fille et je m'oppose donc au mariage", peut dire le tuteur.

    Quels critères entrent en jeu pour que le tuteur établisse si le jeune homme qui lui demande la main de sa fille est d'un niveau comparable à celui de celle-ci ou pas ?

    Les avis des ulémas sont divergents à propos de ces critères. En tous cas, d'après l'avis de Mâlik ibn Anas (repris par Ibn ul-Qayyim), les seuls critères que le tuteur peut prendre en compte sont les deux choses qui ont été mentionnées dans le hadîth déjà cité plus haut : le degré de pratique de la religion et le caractère. "Lorsque celui dont vous agréez la religion et le caractère vous demande (la main de votre fille), mariez-les [si la fille veut se marier avec lui]. Si vous ne le faites pas, il y aura une tentation et un grand mal sur la terre" (at-Tirmidhî, n° 1084, 1085).
    Une musulmane ne peut donc être mariée à un non-musulman, et une musulmane pieuse ne doit pas être donnée en mariage à un musulman qui n'est pas pieux. De même, une musulmane de bon caractère ne doit pas être donnée en mariage à un musulman de mauvais caractère.

     

    Le savant syrien Mustafâ as-Sibâ'î écrit quant à lui qu'en Syrie, le code des affaires familiales avait, sur la base de l'avis de Abû Hanîfa, gardé comme critère sur lequel le responsable (walî) pouvait se baser pour dénoncer un mariage, la notion de comparabilité (kufu') du niveau du mari par rapport à celui de la femme. Cependant, la loi syrienne avait établi que la notion de niveau était laissée à l'appréciation du juge de la région dans laquelle le mariage était conclu (Al-mar'a bayn al-fiqh wal-qânûn, p. 66).

    En cas d'abus du responsable (père par exemple), que faire ?

    Cette disposition du droit musulman a pour objectif, je l'ai dit, de protéger la jeune femme des escrocs charmeurs, en faisant en sorte que l'accord du tuteur soit nécessaire en plus du désir de la jeune femme. Cependant, il peut arriver qu'un père fasse une utilisation abusive de cette disposition et empêche injustement sa fille de se marier. Le droit musulman a prévu cette difficulté, et les juristes musulmans ont émis l'avis qu'au cas où elle s'estime victime d'un abus de ce genre, la jeune femme doit s'en référer au juge musulman (qâdhî), qui examinera l'affaire : si le refus du responsable (walî) est effectivement abusif, le juge mariera lui-même cette jeune femme. (Pour plus de détails, se référer à Fiqh us-sunna, Sayyid Sâbiq, tome 2 pp. 410-411.)

     

     

    Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

     


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