• La Umma, communauté de foi musulmane, n'est pas constituée d'arabes uniquement : au sein de la population musulmane totale, les Arabes ne représentent qu'une part estimée à à peu près le quart.

    Certes. Mais y a-t-il en islam des prérogatives particulières au fait d'être un arabe ? ou bien Arabes et non-Arabes sont-ils considérés comme étant égaux ?

    -
    A) Une certaine affection (mahabba) se fait chez les musulmans vis-à-vis des musulmans arabes :

    On peut souvent voir des musulmans non arabes exprimer une affection particulière pour un musulman dont ils viennent d'apprendre qu'il est arabe. En Inde, par exemple, c'est un phénomène dont j'ai été témoin de nombreuses fois. Attention, nous ne parlons pas ici d'un quelconque complexe d'infériorité, ni d'une flatterie, ni même d'une volonté, pour tout musulman, de "devenir Arabe" ; il s'agit d'une simple affection.

    Cette forme d'affection est, d'après l'orthodoxie sunnite, chose qu'entraîne la foi musulmane elle-même (Al-Iqtidhâ', p. 142 ; voir aussi Radd ul-muhtâr 6/485 ; voir également Mirqât ul-mafâtîh 11/266-267).

    Le fait est que quiconque est attaché à une personne éprouve une forme d'attachement au peuple de cette personne. Or le peuple auquel le Prophète était affilié sur le plan de la descendance est le peuple arabe (c'est ce qui explique le verset 14/4).

    La communauté se dit "umma" ; cependant, ce terme a, dans les sources musulmanes, des sens différents : il y a, par rapport à tout prophète :
    – sa "ummat un-nassab",
    – sa "ummat ud-da'wa"
    – et sa "ummat ul-ijâba".
    Le premier terme désigne "la communauté à laquelle il est affilié sur le plan ethnique" ; le second : "la communauté à laquelle son message est destiné" ; le troisième, enfin, "la communauté de foi, formée par l'ensemble de ceux qui ont accepté le message au sein de la ummat ud-da'wa".
    Le message du Dernier Prophète s'adresse aux humains de toute l'humanité ; et tous les humains qui acceptent ce message appartiennent à la Communauté du Prophète, la "ummat ul-ijâba", qui est universelle, sans barrières ethniques ni culturelles. Mais le "peuple" auquel le Prophète est affilié (en arabe : "ummat un-nassab" / "qawm") est le peuple arabe (cf. Al-Jawâb us-sahîh 1/177).

    Nous aimons le dernier des prophètes, Muhammad ; or il était arabe ; nous avons donc une forme d'affection particulière pour les musulmans arabes (Kâna rassûl ullâhi sallallâhu 'alayhi wa sallama 'arabiyyan ; "wa kullu mâ yunsabu ila-l-habîb mahbûb" : Mirqât ul-mafâtîh, Alî al-qârî, 12/272). C'est pour la même raison que nous avons une affection particulière pour les musulmans de la famille du Prophète.

    Il est également à noter que les Arabes ont certains traits culturels particuliers. En effet, à côté de certains traits communs avec toute l'humanité et d'autres traits communs avec certains autres peuples précis, tout peuple – aussi bien un peuple dont les individus sont liés par une même ascendance biologique qu'un groupement réalisé sur la base d'une communauté d'habitation ou de culture – possède ses traits culturels particuliers, qui font sa spécificité dans son ensemble (il s'agit bien de "l'ensemble" et non de "la totalité" des individus qui la composent, certains de ceux-ci faisant bien entendu exception). Si la langue, disent les sociologues contemporains, est un outil qu'un groupe de personnes utilisent pour communiquer, elle affecte également, en retour, la mentalité de ce groupe : en effet, car, en amenant ces personnes à l'utiliser, elle modèle, par les sons dominants de son vocabulaire, sa structure syntaxique particulière et ses expressions toutes faites, leur rapport à la réalité extérieure et délimite leur vision du monde. C'est d'ailleurs pourquoi on dit à juste titre que la langue et la culture marchent de pair. (Ibn Taymiyya a également évoqué ce fait dans Al-Iqtidhâ', p. 190.) Les Arabes possèdent dans leur ensemble des qualités telles que la générosité, la chevalerie, traits qui font partie de la culture arabe (cf. Al-Iqtidhâ', p. 152). Ils ont aussi des qualités oratoires particulières (Ibid., p. 151).

    -
    B) Par contre, il n'est pas de supériorité – ni sur le plan social, ni auprès de Dieu – revenant au musulman arabe sur le musulman non-arabe :

    Le Prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a dit : "O les hommes ! Celui que vous adorez est un, et votre père est un. Pas de supériorité à un Arabe sur un non Arabe, ni à un non Arabe sur un Arabe, ni à un blanc sur un noir, ni à un noir sur un blanc. La seule supériorité qui compte [auprès de Dieu] est celle de la piété. Ai-je transmis le message ?" (rapporté par Ahmad, n° 22978, authentifié par al-Arna'ût : bas de page sur Zâd al-ma'âd, 5/158).

    -
    C) De même, en islam, d'après un avis, il n'est pas de particularité juridique liée à la qualité d'arabe :

    En islam, le fait d'être un musulman arabe n'apporte pas de privilège, c'est-à-dire pas de statut particulier accordant une dérogation par rapport aux limites et aux devoirs qui concernent les musulmans de façon générale.

    Cela entraîne-t-il des particularités ? D'après certains ulémas, il est certaines règles qui sont en effet liées aux Arabes. Ainsi, ash-Shâfi'î et certains savants hanbalites postérieurs sont d'avis que c'est le goût des musulmans Arabes qui sert de critère pour établir quel animal – parmi ceux dont les sources ne disent rien – est tel que la consommation de sa chair est interdite aux musulmans parce qu'il est répugnant ("min al-khabâ'ith") ; Abû Hanîfa est d'avis que les polythéistes Arabes ne peuvent pas être résidents permanents des terres musulmanes (à la différence des Gens du Livre qui sont Arabes, et des polythéistes qui ne sont pas Arabes) ; d'autres point existent encore qui semblent indiquer certaines particularités liées aux Arabes quant à certaines règles (par exemple la kafâ'ah d'après certains ulémas)… Certes. Cependant il faut savoir que ces avis établissant des particularités ont été discutés par d'autres ulémas, qui, eux, ont un avis différent. Ibn Taymiyya ne partage ainsi apparemment pas grand-chose de ces avis impliquant une particularité aux Arabes (cf. Majmû' ul-fatâwâ 19/18-29).

    Par contre il est vrai que, établie sur la base d'un Hadîth authentique du Prophète, une règle faisant l'unanimité veut que les descendants du Prophète et de sa proche famille n'aient pas le droit de percevoir une aumône (sadaqa, qu'elle soit facultative ou obligatoire – zakât –). Mais primo cette règle n'est pas liée aux Arabes en général mais uniquement à la descendance du Prophète ; secundo cette règle s'applique à un descendant du Prophète même si celui-ci n'est pas Arabe (ce terme désignant la culture et non l'ascendance) (cf. Al-Iqtidhâ', p. 157).

    Il est vrai aussi qu'il est certaines règles qui concernent une partie de la terre arabe (le territoire du Haram, celui du Hedjaz ou de la Péninsule arabique). Mais elles sont liées à une région et non au peuple arabe pris dans son ensemble.

    En revanche il est effectivement une règle qui est liée à l'appartenance à une filiation particulière : l'idéal est que ce soit un Qurayshite qui occupe la fonction de calife. Le Prophète a dit : "La direction [= califat] (doit être) chez Quraysh" (al-Bukhârî 6720). Pourquoi cette parole du Prophète ? Y aurait-il préférence ?
    En fait l'explication est que, d'une part, la place du monde arabo-musulman est conséquente au sein de l'ensemble des pays majoritairement musulmans : le monde arabe constitue, pour reprendre la formule du 'âlim indien Abu-l-Hassan Alî an-Nadwî, "le cœur du monde musulman" (Mâ dhâ khassira-l-'âlam, p. 241). [C'est ce qui explique ces propos du Prophète :
    "Waylun li-l-'Arab min sharrin qad-iqtarab (…)" (al-Bukhârî, 6650, Muslim, 2880) ;
    "Inna ummatî yassûquhâ qawmun 'irâdhul-wujûh sighâr ul-a'yun ka'anna wujûhahum ul-hajafa, thalâtha mirâr (…)" (Ahmad 21873) ;
    "Inna banî qantûrâ awwalu man salaba ummatî mulkahum" (Fat'h ul-bârî 6/745) : Ibn Hajar pense que "ummatî" désigne probablement ici : "ummat un-nassab", donc les musulmans Arabes.]
    D'autre part, la péninsule arabique constitue le cœur de ce monde arabe : ceci parce qu'elle est le berceau de l'islam, et parce qu'elle est le pays où se trouvent ses lieux saints et où se déroule le pèlerinage à la Maison de Dieu (Mâ dhâ khassira-l-'âlam, p. 241).
    Or, enfin, dans le regard des Arabes de la péninsule, les Qurayshites ont une valeur particulière : c'est ce qu'expliqua Abû Bakr après le décès du Prophète et alors que la question de la nomination du calife se posait : "Vous savez que cette tribu des Quraysh occupe chez les Arabes une place que n'ont pas d'autres qu'eux, et que les Arabes ne se rassembleront que sur l'un d'eux. (Les gens de cette tribu) sont les plus valeureux des Arabes quant à leur lieu d'habitation et leurs qualités (hum awsat ul-'arabi dâran wa a'rabuhum ahsâban)" (rapporté par al-Bukhârî n° 6442 avec Fat'h ul-bârî 12/188, ainsi que n° 3467). C'est aussi le sens du hadîth suivant : "Les gens suivent Quraysh dans cette affaire [= la direction : Mirqât] : les musulmans (parmi ces gens) suivent les musulmans (des quraysh), [tout comme] les non-musulmans suivaient leurs non-musulmans [avant la venue de l'islam, eu égard à leur prestige]". Ce hadîth veut dire que tout comme pendant la période du kufr les Arabes avaient en estime les Quraysh, ils ont et auront de l'estime pour eux pendant la période de l'Islam ; c'est cela qui fait que l'idéal est que ce soit un qurayshite qui soit calife (cf. Mirqât ul-mafâtîh, 12/258).

    Cependant, souligne an-Nadwî, dire que le monde arabe a une place importante ne signifie pas avoir la même vision que celle des nationalistes arabes (Mâ dhâ khassira-l-'âlam, p. 241). En effet, il ne s'agit pas :
    – de soutenir ce que font des personnes, parce qu'elles sont Arabes, même si cela est contraire aux normes de l'islam ;
    – ni de dire que le développement de la terre des Arabes et la prospérité et le développement humain de ce groupe peuvent se faire aux dépens des autres terres et des autres groupes ;
    – ni d'avoir comme vision que ces développements et cette prospérité sont l'objectif suprême et qu'après avoir atteint cet objectif on ne se souciera pas de ceux qui appartiennent à un autre groupe.

    An-Nadwî souligne que si le monde arabe a une place importante au sein du monde musulman, c'est parce qu'il est le berceau de l'islam. Or il ne pourra l'être véritablement que s'il ne se coupe pas des enseignements du prophète arabe. C'est en effet ce dernier qui a transformé en peuple cet ensemble de tribus isolées que formaient les Arabes. Dès lors, si ce monde se coupe des enseignements du Prophète, il n'est qu'un corps sans âme (Mâ dhâ khassira-l-'âlam, p. 242). La partie arabe du monde musulman ne peut être réellement le centre de celui-ci que s'il suit les enseignements du prophète arabe et développe sa foi et son éthique en ce sens (Mâ dhâ khassira-l-'âlam, p. 243).

    -
    D) Quelques paroles lucides adressées par des Prédécesseurs aux musulmans arabes :

    Omar ibn ul-Khattâb a, s'adressant aux Arabes, prononcé un jour ces propos : "Vous étiez un peuple vil, et Dieu vous a élevés par l'islam. Si vous recherchez la grandeur dans autre chose que l'islam, Dieu vous avilira" (propos relaté selon différentes versions, très voisines : voir Al-Bidâya wa-n-nihâya, Ibn Kathîr, 7/66, Hayât us-sahâba, al-Kândahlawî, 5338-5340).

    Abû Barza, un autre Compagnon du Prophète, a dit quant à lui une fois : "Vous, Arabes, étiez dans la situation que vous connaissez d'humiliation, de faiblesse et d'égarement. Et Dieu vous (en) a fait sortir par l'islam et par Muhammad, jusqu'à ce qu'Il vous ait fait parvenir à ce que vous voyez. C'est (l'attachement excessif à) ce monde qui a gâché les relations entre vous" (al-Bukhârî 6695).

    Un autre Compagnon, Jarîr, relate que Dhû 'Amr, un himyarite (donc un homme originaire du Yémen) qui s'était converti à l'islam mais n'avait pas pu rencontrer le Prophète, lui dit un jour : "Jarîr, tu as sur moi une faveur, et je vais t'informer de quelque chose : Vous, Arabes, ne cesserez pas d'être dans une bonne situation tant que lorsqu'un dirigeant ("amîr") parmi vous mourra, vous vous consulterez à propos d[e la nomination d]'un autre. Puis, lorsque la (direction) sera par l'épée [= la domination], ils [= les dirigeants] seront comme les rois, se mettant en colère de la colère des rois, et étant satisfaits de la satisfaction des rois" (al-Bukhârî, Fat'h ul-bârî 7/96-97).


    Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

     



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  • Au nom d'Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux

    Louange à Allah et que la prière et le salut soient sur le serviteur
    et le Messager d’Allah, Mohammed, sa famille et ses Compagnons
    .

    J’adresse ces quelques paroles à tout musulman et musulmane pour expliquer comment le Prophète accomplissait la prière, afin qu’ils fournissent des efforts pour se conformer aux actes du Prophète, mettant ainsi en pratique sa parole, après en avoir pris connaissance :

    « Priez comme vous m’avez vu le faire »
    [ Rapporté par Al Boukhari].

     

     

    1 / Il faut d’abord faire les ablutions avec le plus grand soin, c’est-à-dire comme Allah l’a prescrit dans Sa parole:

    { Ô vous qui avez cru ! Quand vous vous levez pour la prière, lavez-vous le visage et les mains jusqu’aux coudes, passez-vous les mains sur la tête et [lavez-vous] les pieds jusqu’aux chevilles.}
    [ Sourate 5 - Verset 6 ]

    Et selon la parole du Prophète:

    « La prière sans ablutions et l’aumône provenant d’un escroc ne sont pas acceptées » [ Rapporté par Moslim].

     

    2 / La personne qui veut prier se dirige, où qu’elle se trouve, en direction de la Qibla

    [ C’est-à-dire la Mecque ou Al-Kaâba ] et lui fait face de tout son corps, en ayant l’intention dans son cœur de faire la prière, qu’elle soit obligatoire ou surérogatoire.

    Elle ne doit pas prononcer l’intention, ceci n’est pas permis; c’est une innovation car le Prophètene l’a jamais fait, ni ses Compagnons  [qu’Allah les agrée].

     

    Il est recommandé de mettre un objet devant soi, en direction duquel on prie, (pour empêcher les gens de passer), que l’on préside la prière ou que l’on prie seul, en application de l’ordre du Prophète .

     

    3 / On prononce la première formule de grandeur de son Seigneur - Takbir - qui est le Takbiratol Al-Ihram :

     Allahou Akbar - Allah est le Plus Grand - en fixant le regard vers l’endroit de la prosternation.

    4 / On lève les deux mains, au moment du Takbir. Il est permis de lever les mains avant, pendant ou après le takbîr. Ces trois façons sont mentionnées dans la sounna.

    Lever les mains en orientant les paumes des mains vers la qibla sans trop écarter les doigts ni trop les resserrer. Positionner les mains à la hauteur des épaules et de temps en temps les lever jusqu'aux lobes des oreilles. En ce qui concerne le fait de toucher les lobes avec ses deux pouces, cela n'existe pas dans la sounna.

     

    5  / Puis, après le takbîr, il faut poser la main droite sur la main gauche.

    Cela fait partie des traditions des prophètes.

    On place les mains sur la poitrine, en posant la main droite sur la

    main gauche, le poignet et l’avant-bras.

     

    Tel que c’est mentionné  dans un hadith rapporté par Wâ’il Ibn Hujr, et Qubaysah Ibn Hulub At-Tâ’îy selon son père   .

    De temps en temps, saisir la main gauche par la main droite.

     

     

    6 / Prononcer l’invocation d’ouverture fait partie de la tradition [Sounna] du Prophète :

    « Ô Allah ! Eloigne de moi mes péchés comme tu as éloigné l’orient de l’occident. Ô Allah ! Purifie-moi de mes péchés comme on nettoie le vêtement blanc de sa saleté. Ô Allah ! Purifie-moi de mes péchés avec l’eau, la neige et la grêle» [ Rapporté par Boukhari et Moslim].

     

    Allahouma ba'id bayni wa bayna khataa-yaay kama ba'adta baynal mashriqi wal maghribi
    Allahouma naqqini min khataa-yaay kama younaqath-thawboul ab-yadm minad-danass
    Allahoum-maghsilni min khataa-yaay bith-thalji wal maa-i wal barad


     

        Si on veut, on peut dire à la place :

    « Gloire et pureté à Toi, ô Allah, et à Toi la louange. Que ton Nom soit béni et Ta Majesté soit élevée, et il n’y a pas d’autre divinité [digne d’adoration] en dehors de Toi ».

     

    Subhanak Allahumma wa Bihamdik wa Tabaraka-Smuk, wa Taâala Jadduk wa la Ilaha Ghayrok


     

    Il est confirmé que le Prophète a prononcé ces deux formules. Si on souhaite prononcer d’autres invocations rapportées de manière sûre du Prophète , il n’y pas de mal. Et si on prononce de temps en temps celle-ci et de temps en temps, celle-là, c’est préférable car c’est se conformer encore plus aux actes du Prophète .

    Puis, on dit :

    « Je me mets sous la protection d’Allah contre Satan le lapidé.
    Au Nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ».

     

    A'oudhou billahi mina Shaytan Arrajim, Bismillahi-Rahmani-Rahim


     

    Ensuite, on récite la sourate Al-Fatiha [Le Prologue] selon la parole du Prophète :

    « Pas de prière pour celui qui ne récite pas le premier chapitre du Coran [Al-Fatiha]».

      

    1. Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
    Bismi Allahi ar-rahmani ar-rahimi

     
    2. Louange à Dieu, Seigneur de l'univers.
    Alhamdou lillahi rabbi al'alamina 

     

    3. Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,
    Ar-rahmani ar-rahimi 

     

    4. Maître du Jour de la rétribution.
    Maliki yawmi addini 

     

    5. C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.
    Iyyaka na'boudou wa-iyyaka nasta'inou

     

    6. Guide-nous dans le droit chemin,
    Ihdina as-sirata almoustaqima 

     

    7. le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs,
    non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés.
    Sirata allathina an'amta 'alayhim ghayri almaghdoobi 'alayhim wala alddaallina

     


     

    Puis, on dit, après cette récitation : Amin     à voix haute : dans les prières à voix haute, et à voix basse : dans les prières à voix basse.

    On récite ensuite (une sourate ou un passage) du Coran. Il est préférable que l’on récite, dans les prières du Dhouhr, de l’Asr, et de l’Isha, les sourates moyennes, dans le Fajr, les sourates les plus longues, et dans le Maghrib, les plus courtes. Mais, parfois au cours de cette dernière prière, on peut réciter des sourates longues ou moyennes, comme l’a fait le Prophète . Il est religieusement correct que la prière de l’Asr soit plus courte que celle du Dhouhr.

      
    Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
    Bismi Allahi ar-rahmani ar-rahimi

      

    1. Dis : "Il est Dieu, Unique.
    Qoul houwa Allahou ahadoun

     

    2. Dieu, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.
    Allahou alssamadou

     

    3. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.
    Lam yalid walam youlad

     

    4. Et nul n'est égal à Lui".
    Walam yakoun lahou kufuwan ahadoun

    [ Sourate 112 - El Ikhlass - Le monothéisme Pur ]


     

    7/ On s’incline ensuite en prononçant le Takbir :

    Allahu ‘Akbar, tout en levant les mains au niveau des épaules ou des oreilles.

    Une fois incliné Il faut que la tête soit dans le prolongement du dos, les mains sur les genoux, les doigts écartés, on marque un temps d’arrêt en disant :

     

    « Gloire et pureté à mon Seigneur le Très Grand »

     

    Subhana Rabbiy al-Adhim


    Il est préférable de répéter cette formule 3 fois ou plus.

    Il est recommandé d’ajouter ceci :

    « Gloire et pureté à Toi, ô Allah, notre Seigneur, et à Toi la louange. Ô Allah, pardonne-moi »

    Subhanak Allahumma Rabbana wa Bihamdika AIlahumma Ghfirli


     

    8 / Puis, on se redresse de l’inclinaison, et on lève les mains au niveau des épaules ou des oreilles, en disant :

    « Allah a entendu celui qui L’a loué»

     

    Samiâ Allahu liman Hamidah


    Que la personne mène la prière en groupe, ou bien qu’elle prie derrière un imam.

    Après s’être redressé, on dit :

    Ô Allâh, Louange à Toi

     

    Rabbanâ wa laka-lhamd


    ou :

    « Notre Seigneur, à Toi la louange, une louange abondante, pure et bénie, qui remplit les cieux et la terre et ce qu’il y a entre les deux, et qui remplit tout ce que Tu voudras au-delà de cela »

     

    Rabbana wa lakal-Hamd - Hamdan Kathiran Tayyiban Moubarakan fih, Mil-ous-Samawat wa Mil-oul-Ardh wa Mil- ma baynahouma wa Mil-ou ma Shi-ta min Shay-in ba'âd


    C’est bien si l’on rajoute après cela :

    « Tu es Digne d’éloges et de grandeur, c’est la parole la plus véridique que le serviteur puisse dire et nous sommes tous Tes serviteurs. Nul ne peut retenir ce que Tu as donné et nul ne peut donner ce que Tu as retenu. Le fortuné ne trouve dans sa fortune aucune protection contre Toi » [ Rapporté par Moslim].

     Ahlou thana-i wal majd, Ahaqqou ma qala-l-'abd  wa koulouna laka 'abd
    Allahouma la mani'a lima a'tayt wala mou'ti lima mana't
    Wa la  yann-fa'ou dhal- jaddi minka-l-jadd


    Car il est prouvé dans certains hadiths authentiques que le Prophète l’a dit.

    Par contre, si l’on prie derrière l’imam, on dit en se relevant de l’inclinaison : [ Rabbana wa lakal-Hamd ] puis, tout ce qui a été mentionné ci-dessus.

    Il est recommandé que l’imam et la personne qui prie derrière lui placent [à nouveau] les mains sur la poitrine, comme ils l’ont fait en position debout, avant l’inclination, selon la pratique du Prophète confirmée dans le hadith de Wa’il ibn Hujr et Sahl ibn Saâd - qu’Allah les agrée.

    9 / Puis, on se prosterne en prononçant le Takbir [Allahou Akbar], en posant les genoux au sol avant les mains, si on y arrive; mais si cela pose problème, on peut poser les mains avant les genoux.  

    Les doigts des mains et des pieds sont dirigés vers la Qibla; les doigts des mains sont joints entre eux.

    On repose sur les 7 membres suivants: le front et le nez, les (deux) mains, les (deux) genoux, la plante des (deux) pieds – les orteils repliés.

    On dit alors :

    « Gloire et pureté à mon Seigneur le Très Haut »

     

    Soubhana Rabbiy al-A'âla


    3 fois ou plus.

    Il est recommandé de dire après cela également :

    « Gloire et pureté à Toi, ô Allah, notre Seigneur, et à Toi la louange. Ô Allah, pardonne-moi »

     Subhanak Allahoumma Rabbana wa Bihamdika AIlahoumma Ghfirli


     

     On s’efforce de faire le plus d’invocations possible.

    « Dans l’inclinaison, proclamez la grandeur du Seigneur; quant à la prosternation, faites dans cette posture beaucoup d’invocations, car elles sont plus à même d’être acceptées par Allah. »

    Et il a dit aussi : « Et restez en prosternation sans bouger, et n’allongez pas vos avant-bras comme le fait le chien. »

    10- On relève ensuite la tête en prononçant le Takbir, on étend son pied gauche sur le sol (sous soi) de manière à s’asseoir dessus, [la jambe droite repliée], le pied droit relevé, et on pose les mains sur les cuisses et les genoux.

    On dit alors

    « Seigneur, pardonne-moi, Seigneur, pardonne-moi, Seigneur, pardonne-moi. Ô Seigneur, pardonne-moi, accorde-moi Ta miséricorde; accorde-moi ma subsistance et le salut, guide-moi et panse mes blessures.»

     

    Rabbi Ghfir-li, Rabbi Ghfir-li, Rabbi Ghfr-li, Allâhoumma Ghfir-li wa-R-hamni,
    wa-Rzouqni wa ‘Afini wa-Hdini wa-Jbournî.


     

    On marque une pause de manière à ce que toutes les vertèbres reprennent leur place, comme on l’a fait en se relevant de l’inclinaison.

    Car le Prophète marquait une longue pause, après l’inclination et entre les deux prosternations.

     

    11 - On se prosterne ensuite pour la deuxième fois en prononçant le Takbir, et on fait la même chose que ce que l’on a fait la première fois.

     

    12- On relève la tête en prononçant le Takbir, et on s’assied comme on l’a fait entre les deux prosternations, mais un moment très court. Cette courte pause s'appelle la position du repos (Jalsatou-l-Istirâhah) et il est recommandé de la faire, selon l’avis le plus correct des savants. Si on ne la fait pas, il n’y pas de mal. On ne prononce dans cette posture aucune formule de rappel, ni d’invocation.

     

    On se lève ensuite pour la deuxième unité de prière  [Rak’ah], en s’appuyant sur ses genoux, et si cela cause une difficulté, on peut s’appuyer avec ses mains sur le sol.

    On lit la sourate Al-Fâtiha et une sourate ou un passage du Coran, après cela, comme on l’a fait dans la première Rak’a ; ensuite, on procède de la même manière que dans la première Rak’a.

     

    Remarque :  
    Il n’est pas autorisé à celui qui prie derrière l’imam de le précéder, car le Prophète a mis en garde sa communauté contre cela.

    De même, il est détestable de faire les mouvements en même temps que lui, la tradition du Prophète (As-Sunnah) veut que celui qui prie derrière l’imam fasse les mouvements après lui, sans tarder, juste après qu’il ait terminé de prononcer [le Takbîr], selon la parole du Prophète :
     

    « L’imam a été désigné pour être suivi ; donc ne le précédez pas, et ne tardez pas a suivre ses mouvements.
    S’il dit Allâhou Akbar », dites « Allâhou Akbar (après lui) » ; s’il s’incline, inclinez-vous (après lui) ;
    s’il dit « Allah a entendu celui qui L’a louangé », dites « Ô Seigneur, à Toi la louange ;
    et lorsqu’il se prosterne, prosternez-vous (après lui). »

      

    13  - Si la prière comporte deux unités de prière, comme le Fajr, la prière du Vendredi ou de  l’Aïd,

    on s’assied après avoir relevé la tête de la deuxième prosternation, le pied droit relevé, on dirige les orteils du pied droit vers la Qibla et en étendant le pied gauche sur le sol (sous soi)

     

     On pose la main droite sur la cuisse droite, en serrant le poing sauf l'index que l’on pointe vers l’avant, lorsque l’on mentionne le nom d’Allah, dans la formule du Tawhid et les invocations.

    On peut aussi garder l’annulaire et l’auriculaire de la main droite pliés, former une boucle avec le pouce et le majeur et pointer son index vers l'avant. Ces deux manières ont été rapportées, et le mieux est de faire parfois ceci, parfois cela. La main gauche est posée sur la cuisse et le genou gauches.

     

    On lit alors la formule de l’attestation : At-Tachahhud : A voix basse ( 1 )

    Les salutations sont pour Allah, ainsi que les prières et les bonnes oeuvres.
    Que le salut soit sur toi, ô Prophète, ainsi que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions.
    Que le salut soit sur nous et sur les serviteurs vertueux d’Allah.
    J’atteste qu’il n’y pas de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah,
    Et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et Son messager. 


     
    At-Tahiyyâtou Lilâhi was-Sâlawâtou wat-Tayyibâtou,
    as-Salâmou ‘alayka Ayyouhan-Nabiyyou wa Rahtmatou-Lâhi wa Barakâtouhou,
    as- Salâmou ‘Alayna wa ‘ala ‘lbâdillâh is-Salihina,
    Ash-hadou an laa ILâha Illa-llâhou wa ash-Hadou anna Muhammadan ‘Abdouhou wa Rassoullouh.


    Puis, on dit :  ( 2 )

     Ô Seigneur, prie sur Muhammad et sur la famille de Muhammad
    Comme Tu as prié sur Ibrâhim et sur la famille d’Ibrâhim,
    Tu es certes Digne de louange et de glorification.
    Ô Seigneur, accorde Tes bénédictions a Muhammad et a la famille de Muhammad
    Comme Tu as accordé Tes bénédictions à IbrâhIm et à la famille d’Ibrâhim,
    Tu es certes Digne de louange et de glorification. 

     

    Allouhoumma Salli ‘ala Mouhammadin wa ‘ala Alî Mouhammadin,
    kama sallayta ‘ala Ibrâhima wa ‘ala Alî Ibrâhima, Innaka Hamîdoun Majid.
    wa Bârik ‘ala Mouhammadin wa ‘ala Âli Mouhammadin,
    kama Bârakta ‘ala Ibrâhîma wa Âli Ibrâhima, Innaka Hamidoun Majid


     

    Ensuite, on invoque Allah contre 4 choses:

    «Ô Seigneur, je cherche refuge auprès de Toi contre le châtiment de l’enfer,
    le châtiment de la tombe, l’épreuve de la vie et de la mort et l’épreuve du Faux Messie. 

     

    Alâhoumma inni A’oudhou Bika min ‘adhabi Jahannami wa min ‘adhâb il-Qabr
    wa min Fitnat-il-Mahyâ wal-Mamât, wa min Fitnat-il-Massîh id-Dajjâl 


     

    On demande ensuite a Allah ce que l’on veut comme bienfait ici-bas ou dans l’au-delà ; il est bon de faire des invocations en faveur de ses parents, ou d’autres musulmans. Ceci se fait, aussi bien dans une prière obligatoire que surérogatoire, car la parole du Prophète , dans le hadith rapporté par Ibn Mas’ûd décrivant ce que faisait le Prophète dans le Tachahhud, est générale : « Ensuite, qu’il choisisse parmi les invocations ce qui lui plait, et qu’il invoque ».

    Dans une autre version:

    « Ensuite, qu’il demande ce qu’il veut [...] » et cela englobe tout ce qui peut être bénéfique au serviteur ici-bas et dans l’au-delà.

     

    Puis, on salue [en tournant la tête] vers la droite ensuite vers la gauche, en disant :

     Que le salut et la miséricorde d’Allah soient sur vous ...
    Que le salut et la miséricorde d’Allah soient sur vous. 

     

    As-Salâmou ‘Alaykoum wa Rahmatoullâh ...
    As-Salamou ‘Alaykoum wa Rahmatoullâh


     

    14- Si la prière comporte 3 unités de prière, comme le Maghrib, ou 4, comme le Zhouhr, El ’Asr ou l’Ishâ, on récite le Tachahhoud (1) mentionné précédemment, la prière sur le Prophète (2), puis on se lève en s’appuyant sur ses genoux; [une fois debout] on lève les mains à hauteur des épaules en disant :

      Allah est le Plus Grand 

    Allâhou Akbar


     

    On met les mains sur la poitrine, comme décrit précédemment, et on lit la sourate Al-Fâtiha seulement.

    Il n’y a pas de mal, au cours de la prière du Zhouhr, à réciter de temps en temps, en plus de la Fâtiha, dans la troisième et la quatrième Rak’a, un passage du Coran, selon le hadith authentique rapporte par Abû Sa’id - qu’Allah l’agrée.

    Puis, on récite le Tachahhud après la troisième Rak’a du Maghrib, ou après la quatrième : pour le Zhouhr,  le Asr ou l'Ishâ ; on récite aussi la prière sur le Prophète (2), on cherche refuge auprès d’Allah contre le châtiment de l'enfer, le châtiment de la tombe, l’épreuve de la vie et de la mort, et l’épreuve du Faux Messie; et enfin, on fait beaucoup d’invocations.

     

    Parmi les invocations permises a ce moment-la, on peut citer :

     Seigneur ! Accorde nous belle part ici-bas, et belle part aussi dans l’au-delà,
    Et protège-nous du châtiment du Feu ! 

     

    Rabbanâ Atina fid-Douniya hassanatan   wa fil-Akhirati Hassanatan   wa Qina ‘Adhaban-Nâr


    Comme l’a rapporté Anas qui a dit : « L’invocation que le Prophète récitait le plus était :

    « Ô Seigneur, accorde-nous un bienfait ici-bas, et un bienfait dans l’au-delà,
    et protège-nous du châtiment de l’enfer. »

     

    Puis, on s’assied comme on l’a décrit pour la prière de deux Rak'a. Faire la même chose que le premier tashahhoud.
    Sauf qu'il faut s'asseoir en faisant le tawarrouk, c'est-à-dire s'asseoir sur la cuisse gauche et faire passer le pied gauche sous le mollet droit.
    Le pied droit doit être tenu verticalement. De temps en temps, allonger le pied droit sur le sol. Saisir le genou gauche par la main gauche pour tenir l'équilibre. 

     

    Puis, on salue en tournant la tête vers la droite.

    De telle sorte que si des personnes sont situées derrière, puissent voir l'extrémité de la joue droite.

    Puis, saluer à sa gauche. De telle sorte que si des personnes sont situées derrière, elles puissent voir l'extrémité de la joue gauche en disant :

     Que le salut et la miséricorde d’Allah soient sur vous...
    Que le salut et la miséricorde d’Allah soient sur vous. 

     

    As-Salâmou ‘Alaykoum wa Rahmatoullâh ...
    As-Salâmou ‘Alaykoum wa Rahmatoullâh


     

       Par Cheikh Abdelaziz Ibn Baz

     

     

    Nombre de Rakaat

    Lecture

     Remarque

    Sobh

    2

    voix haute

    ...

    Dohr

    4

    voix basse

     ...

    Asr

    4

    voix basse

     ...

    Maghreb

    3

    voix haute

     3ème raka'a à voix basse

    Icha

    4

    voix haute

     3ème et 4ème rakaat à voix basse

    A savoir :

    Une unité de prière ( raak'a ) se compose de la récitation d' El Fatiha et d'une autre sourate
     ( Fatiha + Sourate ) sans oublier ( l'inclinaison + 2 prosternations )

    Dans les prières de 3 ou 4 raka'at  la 3ème et la 4ème raka'at se font  toujours à voix basse
    et se composent uniquement de la sourate el Fatiha

    Tous les Tashahoud se font à voix basse .

     

    Divers



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  • Quand on élève des enfants, on aimerait que plus tard, si Dieu nous fait parvenir à la vieillesse, ses fils et filles habitent dans son voisinage afin que souvent on se retrouve assis ensemble, que l'on pense à Dieu et que l'on évoque les souvenirs des jours passés. Ce que chacun et chacune souhaitent ainsi pour cette vie première, Dieu le leur promet pour la vie dernière.

    Il dit : "Ceux qui auront apporté foi et que leurs enfants auront suivis dans la foi, Nous ferons que leurs enfants les rejoignent. Et Nous ne diminuerons en rien le mérite de leurs œuvres. Chaque homme sera responsable de ce qu'il aura acquis" (Coran 52/21). Il dit aussi : "(...) Les jardins d'Eden ; ils y entreront, eux, ainsi que ceux qui en seront aptes parmi leurs parents, leurs conjoints et leurs enfants. Et les anges entreront auprès d'eux de chaque porte : "Que la paix soit sur vous pour ce que vous avez enduré"" (Coran 13/23-24). Ibn Abbâs commente le premier de ces deux versets ainsi : "Lorsque l'homme entrera au Paradis, il questionnera au sujet de ses parents, de son épouse et de ses enfants. On lui dira : "Ils n'ont pas atteint le même degré que toi." Il dira : "Seigneur, (le mérite de) ce que je faisais (doit revenir) à moi et à eux"" (cité par Ibn Kathîr dans son Tafsîr, tome 4 p. 213).

    "Nous ferons que leurs enfants les rejoignent" : "Rejoindre" désigne le fait d'accéder au même degré dans le Paradis. Le fait est que les habitants du Paradis ne seront pas tous au même degré. On le voit dans la sourate "L'Evenement" (al-Wâqi'a, 56ème sourate du Coran) : il y est fait mention des "Devanciers : eux sont les Rapprochés", puis des "Gens de la Droite" (Coran 56/10-11 et 27). La sourate "Le Miséricordieux" (ar-Rahmân, 55ème sourate) évoque, elle, deux grands grades, l'un "pour ceux qui auront eu la crainte révérentielle (parfaite et complète) de Dieu", l'autre étant moindre (Coran 55/46 et 62). A l'intérieur de ces deux grands grades existent ensuite de multiples degrés : le Prophète a dit : "Dans le Paradis existent cent degrés" (rapporté par al-Bukhârî). Les deux versets traités dans cette page signifient que si un membre de la famille aura été admis – par la Grâce de Dieu qui aura accepté ses excellentes actions – à un grade plus élevé que ses proches, il pourra y avoir un "regroupement familial" dans le grade le plus élevé (cf. Tafsîr Ibn Kathîr tome 2 p. 441).

    "Ceux qui en seront aptes" (second verset) : il s'agit de ceux qui, sur terre, auront eu la foi que Dieu agrée (Bayân ul-qur'ân 5/111) : le premier verset exprime la même chose par ces termes : "et que leurs enfants auront suivi dans la foi". "Nous ferons que leurs enfants les rejoignent" (premier verset) : le second verset dit que cela s'appliquera aux enfants mais aussi aux parents et aux conjoints.

    -
    Une question et sa réponse :

    Si regroupement familial il pourra y avoir, tout le monde se retrouvera au même degré dans le Paradis, puisque chacun est l'enfant et le parent d'un autre.

    La réponse est que déjà il faut noter qu'à certaines générations il y a des personnes qui ne sont pas croyantes et que la règle ne s'applique donc pas à elles. Ensuite, au sein de ceux qui seront morts avec la foi voulue, le regroupement familial, écrit Cheikh Thânwî, ne pourra peut-être avoir lieu que dans le degré atteint directement et personnellement par quelqu'un : si les enfants d'une personne seront admis au même degré qu'elle à cause de leur lien de parenté, les petits-enfants de ces enfants ne seront pas admis au même degré qu'eux, car eux n'ont pas atteint ce degré directement et personnellement, mais à cause de leur père. (Cf. Bayân ul-qur'ân 11/67.).
    Peut-être également que ce genre de regroupement se fera sur demande ? Wallâhu A'lam. Peut-être alors que les personnes seront naturellement amenées à faire un choix en fonction de la détermination de ceux que, de leurs ascendants et de leurs descendants, elles auront le plus côtoyés sur terre : si on aura plus côtoyé ses grands-parents alors que ceux-ci auront peu vécu en compagnie de leurs propres parents, ce sera peut-être dans le voisinage immédiat de ceux qu'ils avaient longuement côtoyé sur terre que ces grands-parents auront naturellement le désir de vivre ; quant à leurs propres parents, ils leur rendront visite régulièrement, mais pour ce qui est du voisinage, ils auront demandé à vivre auprès de ceux qu'ils auront plus connu pendant leur vie terrestre. Wallâhu A'lam.

    -
    Frère, sœur :

    Frère, sœur, tu n'as pas fondé une famille et n'as pas donné naissance à des enfants pour t'en désintéresser.

    Tu as la responsabilité de leur donner la meilleure éducation possible et de créer une ambiance d'entraide vers le bien au sein de ta famille.

    Tu n'es responsable que de tes efforts sincères en ce domaine, la guidance ne relève que de Dieu. Mais ton espoir reste que par Sa Grâce Il agrée tes efforts d'éducation et continue à vous guider, toi, ton conjoint, tes enfants et tes parents, vers ce qu'Il agrée en chaque domaine de la vie, et ce jusqu'à votre dernier souffle.

    Et alors Il fera en sorte que, ayant vécu quelque temps ensemble sur cette terre durant cette vie éphémère ('âjila) et basse (dunyâ), Il vous fera vivre ensemble dans la vie sans fin de l'au-delà : vous serez ensemble dans les jardins d'Eden.

    "Les jardins d'Eden ; ils y entreront, eux, ainsi que ceux qui en seront aptes parmi leurs parents, leurs conjoints et leurs enfants. Et les anges entreront auprès d'eux de chaque porte : "Que la paix soit sur vous pour ce que vous avez enduré"."

     

    Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

     



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  • C'est dans la tribu de Ghifâr que Jundûb Ibn Juant, surnommé Abû Dhar, a vu le jour. Cette tribu arabe était établie dans les environs de La Mecque et vivait des subsides (=taxe) que lui versaient les caravanes qui traversaient son territoire. Certaines sources parlent même de Razzias (=attaque, incursions rapides en territoire étranger) auxquelles s'adonnaient les membres de cette tribu qui détroussaient les caravanes de passage. Il faut dire que la tribu avait mauvaise réputation et on essayait de l'éviter. Il y avait au sein de cette communauté un homme particulier, un homme que la grandeur de l'Islam éleva aux cimes les plus hautes de la sagesse humaine.

    Celui qu'on surnommai Abû Dharr Al-Ghifârî était un homme aux qualités exceptionnelles. Ses penchants ascétiques (=penchant pour la retraite pieuse, loin des tentation), sa nature profondément religieuse et son esprit clairvoyant tranchaient singulièrement avec le matérialisme et l'obscurantisme de son peuple. Un homme de cette stature ne pouvait ne pas être au rendez-vous de l'avènement de l'Islam. En effet, il fut l'un des premiers à croire au message du Prophète :: . Comme tout les habitants de La Mecque et de ses environs, Abû Dharr avait entendu parler de Muhammad :: et de la révélation qu'Il affirmait recevoir du ciel. Les nouvelles qui lui parvenaient de La Mecque le renforçaient dans sa conviction qu'il était dans le vrai et que les croyances de son peuple n'étaient qu'affabulations et déviations du vrai monothéisme prêché par tous les Messagers d'Allah. Alors, n' y tenant plus, il décida d'aller à la rencontre de cette homme exceptionnel que la providence divine avait envoyé comme miséricorde à l'humanité.

    A La Mecque, il fit mine d'être venu faire les rites du pèlerinage de peur que l'on découvre l'objet de sa visite. Il connaissait l'hostilité des Qureychites pour Muhammad :: et pour ceux qui le suivaient. C'est pourquoi il agissait avec prudence en cherchant l'endroit où il pouvait trouver Le Messager d'Allah et entendre de sa bouche les paroles de la Révélation. Il le trouva. "Que la paix soit sur toi Ô frère " répondit le Messager :: .
    Lorsqu'il dévoila l'objet de sa visite, Le Prophète :: lui récita alors les versets de la révélation qui le confortèrent.
    Une nouvelle page venait de s'ouvrir dans la vie de cette homme. Lui qui avait toujours abhorré les idoles et les croyances absurdes de son peuple venait de découvrir que ses convictions monothéistes avaient un fondement spirituel et qu'un Messager envoyé par Allah les prêchaient à tous les hommes.
    Déjà, il voulait défier Quraych en proclamant devant eux sa conversion à l'Islam. Le Messager  :: lui avait recommandé de retourner chez son peuple et de leur parler de la Révélation qui lui a été parvenue et d'attendre de ses nouvelles. Mais il lui répondit : "Par Dieu, je ne retournerai pas avant que je ne déclare ma conversion dans la Ka'ba".
    Et il passa aux actes. Entrant à la Ka'ba, il s'écria " Je témoigne qu'il n' y a d'autre divinité que Dieu et que Muhammad est l'Envoyé de Dieu".


    Cette proclamation suscita la colère des présents qui se levèrent comme un seul homme et se jetèrent sur cet étranger venu les narguer chez eux. Il ne dut son salut qu'à l'intervention d'Al'Abbâs, l'oncle du Prophète :: qui le sauva des coups des Qureychites en leur parlant en ces termes "Ô peuple de Qureych, vous êtes des gens de commerce et vos caravane passent par Ghifâr. Cet homme est un membre de cette tribu. Si celle-ci apprenait ce que vous lui avez fait, elle pourrait empêcher vos caravanes de passer par ses terres". L'argument réussit et Abû Dharr fut épargné par ses agresseurs. A partir de ce jour, sa foi ne fit qu'augmenter et son engagement pour l'Islam s'affermit. Il se révéla être un prêcheur hors pair que ni la fatigue, ni les épreuves de la vie ne décourageaient. Après son retour chez son peuple, il s'attela à propager le message du Prophète :: parmi les siens avec un enthousiasme tel, qu'après quelques années seulement, toute sa tribu et celle d'Aslam furent converties à l'Islam. Il fut aidé dans sa noble tache par son frère Anas, le premier à l'avoir suivi dans la voie du monothéisme. Les retrouvailles avec le Messager d'Allah :: eurent lieu après l'émigration à Médine en compagnie de toute sa tribu et de celle d'Aslam acquises à l'Islam. Ainsi donc, les coupeurs de route et les pilleurs de caravane finirent par suivre la lumière divine jaillie du désert pour illuminer les cœurs et les âmes, et ce, grâce à la foi, à l'engagement, et à l'enthousiasme de cet homme qu'était Abû Dharr. En les voyant entrer à Médine, le visage radieux, l'Envoyé d'Allah :: sourit et eût ces mots pour les deux tribus : "Ghifâr, que Dieu la préserve, Aslam, que Dieu la préserve".


    Abû Dharr était ce jour là, l'homme le plus comblé du monde. Il avait trouvé réponse à toutes les questions existentielles qu'il s'était posé depuis des années. Il s'était engagé corps et âme pour le triomphe du message de l'Islam. Son souhait maintenat était de demeurer aux côtés du Messager d'Allah :: et de ne plus le quitter. Ce dernier :: acceda à sa demande et lui permit de demeurer à Ses ( :: ) côtés. Il devint l'un de ses plus intimes compagnons. Il faut dire que Le Messager d'Allah  :: appréciait en ce compagnon ses nombreuses qualités morales et spirituelles dont la plus importante était sa sincérité qui ne l'a jamais quitté dans tout les aspects de sa vie. Ce n'est pas sans raison que Le Prophète :: a dit à son sujet " Le Terre n'a jamais porté, ni le ciel abrité, un homme aussi véridique qu'Abû Dharr".
    Ce témoignage venant de la part du Prophète :: est le meilleur hommage qui puisse être rendu à cet illustre compagnon qui avait fait de la lutte contre l'injustice et le mensonge, son idéal.

    Un jour, Le Messager d'Allah :: lui demanda : " Ô Abû Dharr, comment réagiras-tu lorsque tu rencontreras des gouverneurs despotes ?"
    Il répondit : "Par celui qui t'a envoyé porteur de la vérité, je m'opposerai à eux avec mon sabre".
    Le Prophète :: reprit : "Ô Abû Dharr, te montrerais-je ce qui vaut mieux que cela ? Fais preuve de patience jusqu'à ce que tu me rencontres."

    Le Messager d'Allah :: savait-Il ce qui allait advenir de son compagnon et des vicissitudes qu'il allait endurer ? Toujours est-il que la parole en forme de prophétie du Messager d'Allah :: au sujet d'Abû Dharr se vérifia quelques années plus tard, montrant la profonde connaissance qu'avait l'Envoyé d'Allah :: du caractère de son disciple : "Que Dieu prenne sous sa miséricorde Abû Dharr. Il marche seul, mourra seul et sera ressucité seul".
    Paroles admirables et pathétiques qui en disent long sur le destin mouvementé et émouvant de notre compagnon. Avant de quitter ce bas monde, son bien aimé, Le Prophète :: , lui avait laissé de sages conseils en forme de testament :
    -"Aimer les pauvres et fréquenter leurs cercles".
    -"Regarder plus bas que soi et ne pas accorder d'importance à ce qui est supérieur."
    -"Ne rien demander à autrui"
    -"Préserver les liens de parenté".
    -"Ne pas craindre, en étant au service de Dieu, les critiques des détracteurs".
    -"Multiplier les invocations : il n' y a de puissance et de force qu'en Dieu".

    Ces conseils-là, Abû Dharr les appliquera scrupuleusement et en fera même ses principes dans sa vie. Cela lui attirera, comme nous allons le voir inchAllah, beaucoup de tracas et de problèmes qu'il supportera, courageusement, seul, jusqu'au jour de sa mort.

    Sous le califat d'Abû Bakr et de 'Umar Radi Allâh ^Anhou , Abû Dharr ne fit pas parler de lui et on ne lui prêta aucune activité succeptible de le mettre sur les devants de la scène. Il est vrai, le renoncement avéré d'Abû Bakr et de 'Umar Radi Allâh ^Anhou et leur mode de vie ascétique ajouté à la politique sociale égalitaire qu'ils appliquaient, avaient empêché toute possibilité d'accaparement des richesse et, par voie de conséquence, toute tentative de contestation sociale. De ce fait, Abû Dharr n'avait nul besoin de se manifester tant la justice régnait. Alors il se consacra à l'adoration, aux conquêtes de l'Islam, partout où cela était nécessaire.
    C'est lorsque la tendance à l'avidité et à l'accumulation des richesses prit le dessus chez de nombreux musulmans, leur faisant oublier leur mission et leur rôle, qu'Abû Dharr commença à se manifester, dénonçant les déviations. C'est à Mu'awiyya, le gouverneur de Damas, qu'il s'en prit le premier. Ce dernier, puissant dans son fief de Syrie, province la plus riche du monde musulman, distribuait des largesses à des alliés de circonstance et à des courtisans, contribuant à créer une bourgeoisie qui accapara toutes les richesse, laissant la majorité du peuple dans le besoin. Abû Dharr ne pouvait concevoir une telle chose. Il avait côtoyé le Messager d'Allah :: et après lui Abû Bakr et 'Umar Radi Allâh ^Anhou , et il avait vu leur renoncement, leur ascétisme, et leur souci de justice et d'égalité. C'est ainsi qu'il prit le chemin de Damas, décidé à dire ses quatres vérités à mu'awiyya, dusse-t-il perdre la vie pour cela. Sa réputation l'avait précédé dans la province de Syrie. son arrivée, tous les pauvres et les nécessiteux de la ville accoururent vers lui, convaincus d'avoir trouvé leur représentant et leur porte-parole auprès des autorités et des notables pour exposer leurs doléances et leurs préoccupations. En voyant les inégalités sociales flagrantes, Abû Dharr sentit monter en lui la révolte et la colère. Il eût alors ces mots devenus célèbres : "Je m'étonne comment celui qui ne trouve pas de quoi se nourrir ne sorte pas de chez lui brandissant son épée".

    Les pauvres et les faibles de la ville, les mustadh'ifûn, comme les a qualifiés le Qur'ân, ceux qui étaient exploités du matin au soir par les nouveaux riches, n'attendaient, à vrai dire, qu'un ordre de celui-ci pour se révolter et secouer le joug de ceux qui les exploitaient.

    Mais Abû Dharr se souvint du conseil de son bien-aimé, Le Prophète :: : "Un croyant ne peut tuer un autre croyant sauf par erreur". Il se souvint que Le Messager d'Allah :: lui avait recommandé de faire preuve de patience jusqu'à ce qu'il le rencontre. C'est pourquoi il ne fit rien pour exciter ceux qui n'attendaient qu'un ordre de sa part. Mais il se souvint aussi que Le Messager d'Allah :: avait aussi dit "Le meilleur des combats est une parole de vérité chez un monarque oppresseur"(rapporté par Tirmîdhî d'après Abû Sa'id Al-Khudrî et par Ibn Mâjah).
    Il devint alors la conscience de tout les opprimés et laissés pour compte, parlant en leur nom et portant leurs plaintes et leurs requêtes dans les cours des monarques. Devant le puissant Mu'awiyya, il exposa les reproches du peuple et ne craigna pas de lui faire des remontrances sur sa façon de vivre et de gouverner. Il le somma, lui, ses alliés et autres courtisans, de donner au trésor publique tout ce qu'ils possédaient en ne gardant que le strict nécéssaire comme l'avaient fait Abû Bakr et 'Umar Radi Allâh ^Anhou . Ses critiques virulentes à l'égard des puissants de la cour et à leur tête, Mu'awiyya, étaient devenues le sujet de discussion de toute la ville. Dans les mosquées, les marchés et les demeures, on commentait avec admiration ses controverses avec le gouverneur et ses courtisans. Il y avait enfin quelqu'un pour dire tout haut ce que tout le monde pensait de ceux qui amassaient les richesse et les tribus. La majorité des faibles et des déshérités avaient enfin trouvé un homme pour défendre leurs droits. Cela provoqua, en revanche, la panique au sein de la cour du gouverneur et des puissants de la ville qui sentirent le danger que représentait Abû Dharr. Mu'awiyya trouva la solution en envoyant une lettre à 'Uthmân lui suggérant le rappel d'Abû Dhar à Médine. La teneur du message était claire "Abû Dharr est en train de corrompre l'esprit des gens".

    Le calife le rappela à Médine. Il revint, car c'était un homme conformiste et respectueux des institutions. 'Uthmân voulut le garder avec lui à Médine, mais il refusa en lui disant "Je n'ai plus que faire de votre monde". Notre compagnon n'avait, en effet, rien à faire de ce monde qui lui était devenu étranger depuis la mort du Prophète :: . Son esprit ascétique et ses penchants pour le renoncement ne pouvaient concorder avec la vie mondaine telle qu'elle est devenue. C'est pourquoi il demanda au calife l'autorisation de se retirer dans la région de Radbdha pour s'adonner aux prières et à la méditation jusqu'à la fin de sa vie.
    La ville de Rabdha devint aussitôt célèbre. La présence de notre compagnon donna à cette ville sa notoriété. On venait de partout pour écouter ses sages conseils et profiter de son érudition. On cherchait aussi à exploiter son prestige à des fins obscures. C'est ainsi que des comploteurs venu de Kûfa essayèrent de l'entraîner dans une conjuration contre la calife, croyant que sa popularité stimulerait les mécontents à se révolter contre 'Uthmân. Mais il resta imperturbable. Prendre les armes contre le calife, c'était prétendre au pouvoir. Ne lui avait on pas proposer le poste de gouverneur d'Irak et il répondit "Non, par Dieu, vous ne pourrez jamais m'éblouir avec vos tentations". Il savait aussi qu'un révolte contre le calife ouvrirai la porte à toutes les dérives. Il avait raison d'agir ainsi lorsqu'on sait que c'est avec l'assassinat de 'Uthmân que les premiers schismes apparaîtront au sein de la communité. A ceux qui voulaient l'entrainer dans leur conjuration, il répondit : "Par Dieu, même si 'Uthmân m'avait crucifié sur la plus longue planche ou sur la plus haute montagne, je lui aurai obéi et je me serais montré patient, étant convaincu que ceci est dans mon interêt".


    Hélas, rares étaient ceux qui agissaient avec une telle sagesse, en ces temps de troubles et de complots. Abû Dharr avait choisi sa voie et même si le monde entier se serait ligué contre lui, il n'aurait pas changé sa ligne de conduite. C'était sa vocation et son destin, Le Messager d'Allah :: n'avait-Il pas dit à son sujet "Que Dieu prenne en Sa miséricorde Abû Dharr. Il marcha seul, mourra seul et sera réssucité seul" (Rapporté par Ibn Sa'id d'après un récit d'Ibn Mas'ud, La vie des compagnons, Yusuf Al-Qandahlawi).

    Il mourut seul en effet. Le jour où il rendit l'âme, son épouse, assise à son chevet, était en train de pleurer. Il ouvrit les yeux et lui dit : "Pourquoi pleurs-tu alors que la mort est une vérité ? ".
    Elle répondit : "Parce que tu vas mourir et je ne possède même pas un vêtement pour te faire un linceul".
    Un sourire éclaira son visage et il lui dit ces derniers mots : "Rassure-toi, j'ai entendu un jour l'Envoyé d'Allah dire à ceux qui étaient avec lui : "Si l'un de vous mourrait dans une région déserte, une compagnie de croyants assistera à sa mort". Tous ceux qui étaient avec moi sont morts soit au milieu d'une comagnie de gens, soit dans un village. Il ne reste donc que moi. Je suis là, mourant, en solitaire, sur une terre déserte. Va sur la route et observe les passants. Une compagnie de croyants va arriver. Par Dieu, je n'ai jamais menti et mes paroles n'ont jamais été démenties. "

    Sa femme éplorée vit une caravane arriver de loin. En arrivant devant elle, elle aperçut certains compagnons et à leur tête, 'AbdAllah Ibn Mas'ûd. Ils étaient venu rendre visite à Abû Dharr mais c'était trop tard. Celui-ci venait de quitter ce bas monde pour le séjour de félicité. Ainsi, il n'avait pas menti. Il y aurait des gens pour prier sur sa dépouille et l'ensevelir. Le Messager d'Allah :: avait dit vrai. ( Rapporté par Ibn Sa'id ainsi que par Abû Na'im)

    Extrait de : "Les Compagnons du Prophète", Tome 1 -Les Premiers hommes de l'Islam- écrit par Messaoud Abou Oussama aux éditions Tawhid.

     



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  • Le Prophète (sur lui la paix) avait une mosquée faite avec des troncs et des palmes de dattiers (al-Bukhârî). Il n'est cependant pas obligatoire d'avoir des mosquées qui soient exactement pareilles, faites uniquement avec ces matériaux. A l'instar de ce qu'avait fait le 3ème calife, Uthmân (al-Bukhârî), il est au contraire permis d'embellir quelque peu les mosquées.

    Cependant, cet embellissement doit être orienté (et donc limité) par des principes que la révélation nous a communiqués , et qui sont au nombre de quatre :

    1) que la beauté de la mosquée d'un lieu ne soit pas une cause de fierté par rapport à celle d'un autre lieu :

    Car être fier de ce genre de choses est puéril, et le Prophète (sur lui la paix) avait dit à ce propos : "Parmi les signes de la fin du monde, il y a le fait que les gens s'enorgueilliront de [la beauté de] leurs mosquées" (Abû Dâoûd).

    2) que nos mosquées n'aient pas un luxe exagéré :

    En effet, car le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Dieu ne m'a pas demandé de construire les mosquées superbement (tashyîd ul massâdjid)." Ibn Abbâs ajoutait ensuite : "Vous décorerez (zakhrafah) vos mosquées comme les [gens d'autres religions] ont décoré leurs lieux de culte" (Abû Daoûd).

    3) que nous nous souvenions que les musulmans habitent aujourd'hui dans toutes les parties de la ville :

    En effet, car à l'époque du Prophète (sur lui la paix), les musulmans avaient construit des mosquées partout où il y avait un nombre conséquent de musulmans. Les livres de Hadîths nous montrent qu'à Médine du vivant du Prophète, il y avait non seulement la "Mosquée du Prophète" ("Masjid Nabawî"), mais aussi et dans le même temps, d'autres mosquées dans d'autres quartiers de la ville : "Masjid Banî Amr ibn Awf" (à Qubâ) ; "Masjid Banî Zurayq" ; "Masjid Banî Mu'âwiyah" ; "Masdjid Banî Abd-il-ash'hal".

    4) que nous nous souvenions que nos cœurs sont également à construire et que nos actes sont à embellir :

    En effet, car le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Viendra une époque où les musulmans s'enorgueilliront de leurs mosquées, mais ne les rendront que très peu vivantes ('imârah)" (Ibn Khuzayma) …

    Les musulmans n'auront pas fait ce que Dieu leur demande s'ils se contentent de construire de beaux bâtiments et oublient de construire leur cœur et de l'embellir. Or, le Prophète (sur lui la paix) nous a enseigné la purification et l'embellissement du cœur. Il disait :
    "O Dieu, purifie mon cœur de l'hypocrisie, mes actes de l'ostentation, ma langue du mensonge, mes yeux de regarder ce qu'ils ne doivent pas (al-khiyânah). Car Tu connais l'œil qui trahit et ce que cachent les cœurs" (al-Bayhaqî).
    "Purifie mon cœur des péchés comme on purifie un vêtement blanc des impuretés" (al-Bukhârî et Muslim).
    "O Dieu, embellis-nous par la beauté de la foi" (an-Nassaï)

    Le Prophète avait une Mosquée petite et simple, une Foi grande, belle et merveilleuse. Nous avons des Mosquées grandes, belles et majestueuses ; mais notre Foi est-elle grande, belle et merveilleuse ?


    Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

     



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