• Parmi les défauts de l'âme il y a le fait qu'elle s'imagine qu'elle se maintient devant la porte du salut du fidèle qui frappe à la porte, grâce à toutes sortes d'oeuvres pies, sous forme de dhikr (Mention d'Allah) et d'actes d'obéissance. Certes la porte est bien ouverte mais le fidèle l'a refermée devant la reconversion de son âme à cause de la multitude de ses actes de désobéissance. Ceci conformément à ce que m'a rapporté al-Hussein, d'après Yahyâ, d'après Jafar ibn Muhammad, d'après Masrûq qui disait :

    « En passant près de Salâh al-Mariy qui répétait dans ses rappels : celui qui frappe à la porte est sur le point de voir la porte s’ouvrir pour lui.

    Rabi'a al- Adawiyya lui dit : La porte est bien ouverte. Mais c'est toi qui la fuies ! Comment peux-tu parvenir à une destination lorsque tu rates sa direction dès le premier pas ? »

    Autrement dit, Comment le serviteur peut-il échapper aux défauts de l'âme lorsque c'est lui qui lui a laissée la bride de ses désirs ? Ou comment celui qui ne s'interdit pas de succomber aux péchés peut-il échapper à l'emprise de la passion ? J'ai entendu Muhammad ibn ishâq al-Thaqafi rapporter la sentence suivante d'un sage que lui a transmise ibn Abî al-Dunya :

    « N'ambitionne pas d'être vigilant alors que tu portes en toi un défaut et n'ambitionne pas de te sauver alors que tu as un péché à ta charge ! »

    II faut dire que le remède de cet état réside dans ce que prescrit Sari al-Saqatî; à savoir le fait de suivre le chemin de la guidance, d'avoir une nourriture licite et de parfaire la piété et la crainte révérencielle.

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que lorsque l'âme pleure, elle se réjouit et se détend. Or son remède approprié consiste à garder le chagrin tout en pleurant pour que les pleurs ne débouchent pas sur la détente et le relâchement. Autrement dit il convient de pleurer dans le chagrin et de ne pas pleurer de chagrin. En effet Celui qui pleure de chagrin se libère de ses lamentations et de ses pleurs tandis que pour celui qui pleure dans le chagrin ses lamentations ne font qu'intensifier sa tristesse et son chagrin.

    Parmi ses autres défauts il y a le fait qu'elle découvre le dommage chez celui qui ne possède pas le pouvoir de le provoquer et espère l'utilité auprès de celui qui n'a pas le moyen de l'accorder et qu'elle se soucie beaucoup de ses subsistances bien qu'Allah se charge de les lui assurer. Or son remède consiste à revenir à l'authenticité de la foi en ce qu'Allah  - qu'Il soit exalté - a annoncé dans Son livre en disant :

     

    { Si Allah te frappe d'un malheur, nul autre que Lui ne l'écartera de toi.
    S'il voue un bien pour toi, nul ne détournera de toi Sa Faveur }
    [ Sourate 10 - Jonas - Yunus - Verset 107 ]

     

    { Il n'y a pas de bête sur la terre dont la subsistance n'incombe pas à Allah
    qui connait son gîte et son repère }
    [ Sourate 11 - Hud - Verset 6 ]
     

     On a demandé à al-Ahnaf ibn Qays :

    Par quoi es-tu devenu le chef de ton Peuple alors que tu n'est pas le plus âgé ? Il a répondu : je n'ai pas fait preuve de manquement Pour ce qui est de mes obligations et je n'ai pas fait preuve d'affectation pour ce qui me suffit.

    Allah a dit également :


    { Adore -Le donc et confie-toi à Lui }
    [ Sourate 11 - Hud - Verset 123 ]

     

    Cet état se réalise pour le serviteur lorsqu'il regarde la faiblesse des créatures et leur incapacité et constate que celui qui est dans l'indigence est incapable de satisfaire le besoin d'autrui et que celui qui est frappé d'incapacité ne peut assurer les moyens d'autrui. Ainsi ce serviteur échappe au péché et revient totalement vers son Seigneur.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que l'âme se relâche par rapport à l'observance de droits qu'elle assumait dans le passé. Mais le défaut le plus grave consiste chez le serviteur à ne pas se soucier de ses négligences et de son relâchement. Il y a cependant un défaut plus grave en ce sens qu'il ne voit plus son relâchement et ses manquements. Enfin il y a un défaut qui est encore plus grave : c'est lorsque le serviteur croit qu'il épargne ses bonnes oeuvres à côté de son relâchement et de ses négligences. Or ceci relève du manque de son action de grâce aux moments favorables pour observer ces droits. Ainsi comme son action de grâce devient rare il est transféré de la station de l'abondance vers celle de la négligence.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que le Serviteur obéit à Allah mais ne retrouve aucune plaisir dans son obéissance en raison de la duplicité qui se mêle à son obéissance et de son manque de sincérité à cet égard ou de la négligence d'un aspect de la Sunna. Le remède en la matière consiste à exiger de l'âme de faire preuve de sincérité, de s'attacher à la Sunna dans les actes et d'améliorer les fondements des choses pour le serviteur pour que leur finalité lui soit assurée.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que le serviteur espère pour lui-même le bien dans la participation aux témoignages du bien. Pourtant, s'il le réalise bien, les cris habitués aux témoignages du bien seraient désespérés de la malédiction de sa participation. Le remède approprié en la matière consiste en ceci : le Serviteur doit savoir que même si Allah lui a pardonné ses péchés, Il l'a déjà vu commettre les fautes et les forfaits. Ainsi, il sera honteux et il aura une mauvaise opinion de lui-même.

     

    Parmi ses autres défauts il y a le fait que tu ne la revivifies que si tu la mortifies et tu l'uses. C’est-à-dire que tu ne lui redonnes vie que pour la vie future que si tu l'anéantisse par rapport à la vie d'ici-bas. Yahyâ ibn -Mu'ad al-Razi disait :

    Pour celui qui se rapproche d'Allah en usant son âme, Allah la préserve pour lui. Ceci consiste à lui interdire ses plaisirs et à l'obliger à supporter ce qu'elle n'aime pas. Le Prophète a dit :

    « Le paradis est entouré de désagréments et l’Enfer est entouré de plaisirs »

    Le remède en la matière conssite à veiller, à avoir faim et soif, à s'engager dans ce qui répugne au tempérament de l'âme et à lui interdire les plaisirs. J'ai entendu Muhammad ibn Ibrâhim ibn al-Fadhl dire : " J'ai entendu Muhammad ibn al-rumi répéter que Yahya ibn Mu'adh al-Razi disait :

    " La faim est une nourriture par laquelle Allah
    donne la force aux corps des justes "

     

    Extrait de : Les Règles de Bienséance de l'Âme, de Al Muhasibi

     

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